Textes pour les vacances !
- Michel
- 3 juil.
- 4 min de lecture

Dieu a besoin de frères
Frères, sœurs,
Je m'adresse à vous, spécialement à ceux qui ne croient plus, n'espèrent plus, ne prient plus, parce qu'ils pensent que Dieu est parti.
À ceux qui en ont assez des scandales, des abus de pouvoir, du silence d'une Église qui ressemble parfois plus à un palais qu'à une maison. Moi aussi, j'étais en colère contre Dieu. Moi aussi, j'ai vu des gens mourir, des enfants souffrir, des grands-parents pleurer. Eh oui… il y a eu des jours où je priais et l’incompréhension restait.
Mais ensuite, j'ai découvert quelque chose : Dieu ne crie pas. Dieu murmure. Et parfois, il murmure dans la boue, dans la douleur, ou par une grand-mère qui vous nourrit sans rien avoir.
Je ne viens pas vous offrir la foi parfaite. Je viens vous dire que la foi est une marche parsemée de pierres, de flaques d'eau et d’étreintes inattendues.
Je ne vous demande pas de croire en tout. Je vous demande de ne pas fermer la porte et de donner une chance à Dieu qui vous attend sans jugement.
Alors, si vous êtes brisés, si vous ne croyez pas, si vous en avez assez des mensonges... venez quand même. Avec votre colère, vos doutes, votre sac à dos sale. Personne ici ne vous demandera une carte VIP. Car cette Église, aussi longtemps que je respirerai, sera un foyer pour les sans-abris et un repos pour les fatigués.
Dieu n'a pas besoin de soldats. Il a besoin de frères. Et vous, oui, vous… vous êtes l’un d’entre eux.
Attribué à Francis Robert Prevost (Léon XIV)
Prière de Saint Thomas More
Dieu tout-puissant, écarte de moi toute préoccupation de vanité, tout désir d’être loué, tout sentiment d’envie, de gourmandise et de paresse, tout mouvement de colère, tout appétit de vengeance, tout penchant à souhaiter du mal à autrui ou à m’en réjouir, tout plaisir à provoquer la colère, toute satisfaction que je pourrais éprouver à admonester qui que ce soit dans son affliction et son malheur. Rends-moi, Seigneur, bon, humble, effacé, calme et paisible, charitable et bienveillant, tendre et compatissant. Qu’il y ait dans toutes mes actions, dans toutes mes paroles et dans toutes mes pensées, un goût de Ton Esprit saint et béni.
Brindille
Occupe joyeusement ta place : il y a de la place pour chacun, sinon ni toi ni moi ne serions là. Pense que ta place que tu n'occupes pas pour ne pas déranger reste vide à jamais et réjouis-toi que chacun occupe pleinement la sienne autour de toi.
Rabindranath Tagore
Dans mon jardin
Durant plus d'un jour de paresse, j'ai pleuré sur le temps perdu. Pourtant il n'est jamais perdu, mon Seigneur ! Tu as pris dans mes mains chaque petit moment de ma vie.
Caché au cœur des choses, tu nourris jusqu'à la germination la semence, jusqu'à l'épanouissement le bouton, et la fleur mûrissante jusqu'à l'abondance du fruit.
J'étais là, sommeillant sur mon lit de paresse et je m'imaginais que tout ouvrage avais cessé. Je m'éveillai dans le matin et trouvai mon jardin plein de merveilles et de fleurs.
Rabindranath Tagore, Le jardinier d'amour
Être soumis au temps ou le dominer ?
Longtemps, nous avons été soumis au temps. Au temps long des marées, à celui, plus long encore, des saisons. Pendant des millénaires, le temps a gouverné les activités des hommes et l’homme a joué le jeu. Il attendait sans impatience que le rythme naturel des choses dicte sa loi et, soumis à ce dieu indulgent, savait éprouver la durée avec sagesse. Doucement, sans violence, l’homme s’insérait dans les contraintes du temps. Et puis un jour, l’homme s’est mis en tête de dominer le temps. Il a inventé les pendules collectives et même les montres individuelles pour l’arraisonner en le découpant avec une précision d’horloger en heures, en minutes, en secondes et plus encore si c’était possible.
Bruno Humbeeck, Éduquer à l’émerveillement, Racine 2024
La joie du matin
La joie du matin est la vibration première de l’âme dans l’acte même d’exister. Nous sommes l’humanité, nous sommes des êtres témoins de la grandeur d’un univers en expansion infinie, muets devant le mystère grandiose d’une création inachevée et, surtout, conscients d’en faire partie comme individus absolument différents les uns des autres, uniques, et capables, chacun, d’amour et d’émerveillement. Sans doute sommes-nous aussi des êtres mortels et passons-nous de manière aussi fugitive que l’étincelle ; mais cette fragilité même ne renforce-t-elle pas ce qu’il y a d’extraordinaire de pouvoir dire, de façon absolument singulière et certaine, « je suis » ? Je pourrais ne pas être et pourtant je vis et je suis « moi » ! Y a-t-il quelque chose de plus immense, une réalité plus massive que l’existence plutôt que le vide ?
Paul-André Giguère, Le psaume du matin, Fidélité, 2016.
Reconnaître le bonheur quand il se présente
Le petit poisson perdu dans l’océan dit : « Excusez-moi, je cherche l’océan. Pouvez-vous me dire où le trouver » (Anthony de Mello).
« Le plus souvent, remarquait plaisamment Gustave Droz, on cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez »… C’est là l’une des curieuses caractéristiques de l’être humain de ne pas savoir reconnaître spontanément le bonheur lorsqu’il se présente, mais de devoir souvent attendre l’heure des souvenirs pour en reconnaître toute la valeur et l’irremplaçable portée.
Voilà pourquoi nous sommes essentiellement heureux en souvenirs. Ne parle-t-on pas couramment du bon vieux temps ? Le Carpe Diem d’Horace (que l’on retrouve sur les cadrans solaires) nous invite à cueillir le jour et à saisir l’instant dans sa saveur et sa plénitude. Lorsque nous dégustons un mets délicieux, attendons-nous l’heure des souvenirs pour nous en réjouir ? Faisons de même avec les bons moments de l’existence : sachons les déguster avec délectation, au lieu de les absorber distraitement. Ayons ce savoir-vivre : soyons des gastronomes de l’instant, devenons d’authentiques « bons vivants ».
François Garagnon, Pensées revigorantes, Ed. Monte Cristo
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