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Pentecôte, fête de l’Église



Charles DELHEZ sj —

À la Pentecôte, l’Église fait naissance. Mais n’est-iI pas difficile aujourd’hui de s’en dire membre ? L'actualité nous révèle tant de « bavures ». Relire son histoire bimillénaire est parfois éprouvant. On se surprend à s'exclamer : comment cela a-t-il été possible ? Dans son chant XVI du Purgatoire, Dante écrivait : « Dis désormais que l'Église de Rome / pour confondre en soi deux pouvoirs / tombe dans la boue, et souille soi et sa charge. » Jésus l’avait dit clairement : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Heureusement, il y a des pages positives. Ainsi, en 1511, sur l'île d’Hispaniola (actuellement Saint-Domingue), le frère dominicain Antonio de Montesinos prononçait un sermon dénonçant la cruauté et la tyrannie dont les colons accablaient « cette race innocente ». « Ne sont-ils pas des êtres humains ? », interrogeait-il. Toujours, au long de l'histoire si compromise de l'Église, des croyants se sont dressés au nom de leur foi et ont posé les questions qui fâchent. Se dire d'Église, c'est aussi se réclamer d’eux.

Mais que faire des trop nombreuses pages noires ? Certainement pas les nier, guère plus les ressasser sans fin et s'en servir comme prétexte pour se désengager. « S’engager, c’est adhérer à une cause imparfaite », dirait le philosophe juif Paul-Louis Landsberg.

Il en va d’ailleurs de même de l'humanité. Les épisodes sordides ne manquent pas. Faut-il citer Néron, ou les guerres napoléoniennes et ses millions de morts, la Shoah, ou l’actualité la plus actuelle ? Il est parfois tout aussi difficile de se dire membre de l'humanité. Elle est capable du pire. Il ne faudrait cependant pas que cela nous fasse oublier toutes les avancées en matière de santé ou de paix, malgré la persistance des guerres, les victoires sociales, la naissance de la démocratie, les progrès de l’alphabétisation et de l’instruction, le recul de la peine de mort… Et j’en passe.

L'espérance est sans commune mesure avec l’espoir ou l’optimisme. Elle est un choix, un engagement sans naïveté. Elle s’appuie sur les progrès déjà réalisés et les entretient, pour continuer à croire en l’homme, pour qu'adviennent des temps meilleurs. Espérer, c’est être assez libre pour se mouiller tout en sachant bien que ce monde nouveau n’est pas qu’en mon pouvoir. Mais si on se donne la main, et Dieu aidant, il adviendra.

« Là où il y a espérance, il y a aussi religion », disait le marxiste Ernst Bloch. Les croyants ont pour tâche d’entretenir cette espérance dans la société, tout en restant vigilants, car à chaque fois que l'on croit ces temps advenus, le risque d'absolutiser la victoire et de s'enliser à nouveau est proche. Sans doute le mal est-il toujours plus inventif, mais le bien, s’il ne veut pas perdre son élan, doit aussi sans cesse rebondir vers un bien plus grand.

Revenons à l’Église. Certains parlent d’un réveil catholique. En effet, des frémissements positifs sont perceptibles : la reprise du mercredi des Cendres, les jeunes qui redécouvrent le Carême, l’augmentation des baptêmes d’adolescents et d’adultes. Des pôles de vitalité apparaissent de ci de là, la médiatisation du décès de François et de l’élection de Léon a été impressionnante. Ne crions pas trop vite victoire. Il n’empêche. Je préfère croire non à l’hiver, mais au printemps !




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