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La communion des saints


Charles Delhez sj —


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« Le vent se lève. Je sors. Les bras grands ouverts, je le laisse me secouer, me pousser, me hurler dans les oreilles. Je sais pourquoi ça souffle aussi fort en ce jour de Toussaint. Ils sont si nombreux Là-Haut à battre des ailes[1]. » Cette belle évocation nous est offerte par Anne-Dauphine Julliand dans Ajouter de la vie aux jours, paru en 2024, aux éditions Les Arènes.

Il existe un lien mystérieux entre cette terre et le ciel. Le Symbole des Apôtres lui donne le nom de « communion des saints », cette cordée qui transcende le temps…. « Je suis sûre de ne pas cheminer seule sur la voie de Dieu[2] », notait l’écrivaine Françoise Verny. Ceux qui sont parvenus au terme du voyage ne se désintéressent pas de leurs semblables qui souffrent encore des douleurs de la route.

Sainte Thérèse de Lisieux confiait lors de son agonie : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » La fécondité de sa vie par-delà la mort manifeste que Dieu a exaucé son désir. Son Histoire d’une âme a connu un succès retentissant. Elle n’avait jamais quitté son Carmel et pourtant des milliers de personnes lui demandaient d’intercéder pour elles auprès de Dieu. Vingt-six ans après sa mort, un millier de lettres de remerciement arrivaient chaque jour à Lisieux. Plus proche de nous, il suffirait d'évoquer l’engouement impressionnant, particulièrement chez les jeunes, que suscite Carlo Acutis mort en 2006 et canonisé ce 7 septembre.

Le rôle de ceux que nous appelons les saints, ces «  coopérateurs de Dieu », et de tous ceux, moins connus, qui ont terminé leur randonnée terrestre est de nous donner la main pour nous hisser jusqu’à Dieu. Et il n’y a pas que ceux du calendrier. Le 1er novembre fête tous les saints. Une foule innombrable de gens peuple le ciel. Parmi eux, il y a tous ceux que nous avons aimés. Si Dieu est le Dieu des vivants, la mort ne peut mettre fin aux liens que nous avons tissés. Nos relations sont transformées, mais elle subsistent. « Il est des prières, il est des pensées d’amour qui maintiennent le lien en dépit des ans et des distances, en dépit de la mort-même[3] », a pu écrire Jacqueline Kelen.

Pour s’en convaincre, il suffit d’interroger celles et ceux qui, après la mort de leur époux ou de leur épouse , continuent à vivre cette fidélité conjugale qu’ils s’étaient promise. Ils sont persuadés que de là-haut, leur conjoint continue à veiller sur eux et à les inspirer. Telle devrait être d’ailleurs l’évolution de tout amour. Au début, on recherche des signes tangibles, des marques visibles. Au fil des ans, la présence se fait plus intérieure et discrète, mais davantage porteuse de sens. Et lorsque la mort se présente, elle ne fait que ravir à nos yeux une présence qui s’était déjà intériorisée. Les défunts sont invisibles, mais non pas absents.

Pour nous qui restons, la vie continue. Poursuivons ce que d’autres ont commencé avant nous et soyons assurés qu’il en sera de même après nous. « Chaque génération, parce qu’elle vient après une autre, grandit sur un terreau qui lui permet de faire pousser ce que ceux qui sont partis n’ont pas eu le temps de voir fleurir », explique la rabbine parisienne Delphine Horvilleur. Dieu, paraît-il, a dit à Moïse : « La grandeur de ton existence et de ton enseignement reste à être révélée, à travers ceux qui viendront après toi. » À suivre, donc !



[1] Anne-Dauphine Julliand, p. 104.

[2] Françoise Verny, Pourquoi m’as-tu abandonné ? Grasset 1998, p. 129.

[3] Jacqueline Kelen, Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien, Cerf, 2019, p. 122.



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