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De quoi nous nourrissons-nous ?


Pour ce qui est de l’alimentation, de nos jours, chacun est assez attentif : le cholestérol est à bien équilibrer, les allergies à éviter, la ligne à surveiller. Du sucre, il ne faut pas abuser, et la bière est à consommer avec sagesse.

Mais pour ce qui est de notre nourriture spirituelle, nous sommes peut-être moins vigilants. De quoi nous nourrissons-nous ? Sans doute des journaux, papier, radio ou télé. Nous ingurgitons des mauvaises nouvelles quotidiennes, surtout en ces temps de pandémie et de guerre. Il y a bien sûr les pages sportives qui souvent nous parlent de victoire, que ce soit lors de la doyenne des classiques ou au championnat de football, encore que là, c’est parfois notre équipe favorite qui essuie des échecs. Quand nous sommes fatigués, nous nous détendons avec un bon roman policier, un film léger, voire un excellent magazine. Et n’oublions pas les nombreuses heures passées devant nos écrans à enchaîner les YouTube ou à passer de notification en notification, à nous connecter sur WhatsApp et autres réseaux sociaux… Trop souvent, notre alimentation se compose de mauvaises nouvelles, de faits divers scabreux ou d’informations superficielles…

Sans doute ne faut-il pas être coupé du monde. Il est important de savoir où l’on vit, où l’on va, quels sont les défis à relever, les dangers encourus… Mais notre vie se réduirait-elle à cette face sombre ou légère ? Quelle alimentation offrons-nous à la part bonne de nous-mêmes, à ce meilleur en nous ? La dimension spirituelle de notre être reçoit-elle des vitamines, une alimentation riche ? De quoi notre imagination est-elle peuplée ? Et, si nous sommes parents, que proposons-nous à nos enfants ? Comment tapissons-nous leur chambre intérieure ?

Au moins, quand on va à la messe, me disait récemment quelqu’un, on entend des choses positives, des propos d’espérance, une bonne nouvelle, et le prêtre qui prononce l’homélie veille à ce que nous repartions avec un message positif… Mais un chrétien qui n’aurait qu’une heure sur la semaine serait sous-alimenté. Avons-nous toujours, sous le coude, une lecture spirituelle nourrissante, édifiante au sens qui construit quelque chose en nous ? Quand avons-nous lu le dernier ouvrage spirituel, la dernière vie de saint, le dernier commentaire biblique ? De quand date notre dernière promenade en forêt ?

Un jour, un vieil Indien Cherokee voulut faire l’enseignement de son petit-fils. « Il y a un terrible combat qui se déroule en moi, lui dit-il. Il se produit entre deux loups. L’un est mauvais, il n’est que colère, envie, tristesse, avidité, arrogance, culpabilité, mensonge, orgueil… Et puis il y a l’autre loup, le bon : il n’est que joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, bonté, foi, bienveillance, compassion. Le même combat en toi, et à l’intérieur de chacun. – Mais, grand-père, lequel des deux loups va gagner ? – C’est celui à qui tu apporteras la nourriture », lui répondit le vieil Indien.

Ce combat entre la lumière et les ténèbres n’est pas seulement en dehors de nous, mais aussi au plus profond de nous. Il faut prendre des forces et, pour cela, nous nourrir.


Charles Delhez s

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