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Message du Père Charles pour le Carême



Chers frères et sœurs de Blocry et d’ailleurs,


Qui oserait dire que tout va bien de ces temps-ci ? Sans doute les choses n’ont jamais été faciles, mais aujourd’hui les urgences semblent plus nombreuses que jamais. Qui oserait penser que le mot conversion ne veut plus rien dire ? Pour le monde, pour l’Église, pour nos familles, pour chacun de nous personnellement.


Ce mercredi des Cendres, nous entrons en Carême. 40 jours pour reprendre la bonne direction, celle de Pâques. Un chemin orienté, qu’on ne parcourt pas seul. Nous avons besoin les uns des autres pour ensemble accueillir l’Esprit de Dieu qui nous conduit au désert pour un temps de désencombrement, de lucidité, de discernement.

Rappelons-nous les trois piliers de cette démarche. Ils ne sont pas un but en eux-mêmes, mais ils nous permettent de faire plus sûrement le chemin de la conversion, ils sont d’ailleurs déjà en eux-mêmes une conversion. Je les présente ici dans l’ordre que prend Jésus dans son Sermon sur la montagne.


L’aumône, tout d’abord. Vieux mot sans doute. Aujourd’hui, on parlerait davantage de solidarité. « Tant que quelqu’un manque du nécessaire, quel honnête homme a du superflu ? », se demandait Jean-Jacques Rousseau. Et, plus proche de nous, Pablo Servigne écrit : « Conserver notre niveau de vie est un crime ! Partager revient donc obligatoirement à réduire notre niveau de Vie. » À l’heure des grandes migrations, des phrases comme celles-là rappellent l’urgence.


La prière, ensuite. Elle devrait être la respiration de l’âme, ce qui nous permet non de survivre, mais d’habiter le présent, l’ici et maintenant, dans la gratitude et l’émerveillement. En ces temps de grands changements, de mutation sociétale, elle est surtout le lieu du discernement. Où allons-nous, où voulons-nous aller, où ne voulons-nous pas aller ? Nous osons croire que l’Esprit de Dieu habite notre intériorité et, pour qui sait tendre l’oreille, il nous murmure son étonnante sagesse. La prière est autre chose que ce que l’on appelle aujourd’hui la méditation, qui consiste à faire le vide en soi. Celle-ci est importante, mais comme préalable à une écoute, à un discernement, à une prise de décision.


Le jeûne, enfin. Traduisons : la privation volontaire, la modération. Le Giec vient de sortir son dernier rapport. Il y apparaît qu’il est bien plus urgent que prévu de renforcer les mesures pour s’adapter à l’urgence climatique. Chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire rendra la tâche plus difficile. Dans ce contexte, la solidarité et l’équité sont indispensables. Déjà le pape Jean-Paul II nous invitait à la conversion écologique, thème amplement repris par François. Nous ne pouvons plus continuer à épuiser la planète. Il nous faut de toute urgence jeûner de notre surconsommation.


Comment terminer ce message sans évoquer la situation internationale particulièrement dramatique ? Le premier mot de Jésus ressuscité à ses disciples, au soir de Pâques, est celui de Paix. Sans doute n’avons-nous pas grand-chose à dire dans les négociations diplomatiques, mais nous pouvons commencer là où nous sommes. Etty Hillesum invitait à « défricher en nous-mêmes de vastes clairières de Paix et les étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette Paix irradie vers les autres ». Nous serons alors appelés Fils de Dieu, proclament les béatitudes. Vivre en vérité notre condition d’enfant de Dieu, ne serait-ce pas cela finalement, le but du Carême ?

Saint et joyeux Carême !


P. Charles









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