1er novembre 2020
Ô mon Père, merci de m’aimer !
Le père jésuite Auguste Valensin, au siècle dernier, a pu écrire cette prière que l’on retrouve parfois sur les souvenirs mortuaires de ses confrères : « Les sentiments que je voudrais avoir à cette heure (et que j’ai actuellement) : penser que je vais découvrir la Tendresse. Ô mon Père, merci de m’aimer ! Et ce n’est pas moi qui vous crierai que je suis indigne ! En tous cas, m’aimer, moi, tel que je suis, voilà qui est digne de vous, digne de l’amour essentiel, digne de l’amour essentiellement gratuit[1] ! »
Auguste Valensin, La joie dans la foi, Aubier 1954, p. 106
N’aie pas peur de la sainteté.
32. N’aie pas peur de la sainteté. Elle ne t’enlèvera pas les forces, ni la vie ni la joie. C’est tout le contraire, car tu arriveras à être ce que le Père a pensé quand il t’a créé et tu seras fidèle à ton propre être. Dépendre de lui nous libère des esclavages et nous conduit à reconnaître notre propre dignité. Cela se reflète en sainte Joséphine Bakhita qui « enlevée et vendue en esclavage à l’âge de 7 ans, […] endura de nombreuses souffrances entre les mains de maîtres cruels. Mais elle comprit que la vérité profonde est que Dieu, et non pas l’homme, est le véritable Maître de chaque être humain, de toute vie humaine. L’expérience devint une source de profonde sagesse pour cette humble fille d'Afrique. »
Pape François, Gaudete et exultate (2018)
20 septembre 2020
Est-ce la peur qui nous guide ?
[Ce qui me touche dans la parole de Satish Kumar, c'est qu'elle relie ce que notre société fragmente à tort. Il montre que la terre intérieure, berceau de notre âme, et la terre extérieure qui nous porte sont intrinsèquement liées. Marion Cotillard, Préface, p. 10.]
Une grande partie du mouvement écologiste actuel est hanté par la crainte d'une catastrophe. L'éventualité de la fin du monde éveille les consciences — mais est-ce une bonne motivation ? Certainement pas. Difficile de bâtir un avenir durable sur la peur ! L'amour et le sentiment de révérence que nous inspire la nature me semblent plus à même de guider les hommes sur la voie, de la cohérence, de l’harmonie et de la pérennité.
Satish Kumar, Pour une écologie spirituelle (2013). Pocket 17495 (2019), p. 34.
30 août 2020
Offrir sa personne tout entière
Ce que tu dois lui donner, c'est toi-même, car ce que Dieu donne, c'est lui-même. Il s'agit de se donner, et non pas de donner un petit quelque chose pour être bien vu du patron. Si tu te donnes ainsi, radicalement, tu entres en relation d'égalité avec Dieu, qui lui aussi se donne totalement. (22)
Jean-Marie GueulLette, Laisse Dieu être Dieu en toi, Cerf, Épiphanie, 2002
Mort en sauvant un enfant
Durant l’été 2000, un Palestinien s’est noyé après avoir sauvé un enfant israélien.
Durant l’été 2000, Omi Djadah, un Palestinien âgé de 24 ans, de Habala, en Samarie, est mort à l’hôpital de Poriya, à proximité du lac de Tibériade. Alors qu’il se tenait au bord du lac en compagnie de deux amis, il s’est jeté à l’eau en entendant les appels à l’aide d’un garçon de six ans, Gusha Leptev. Il a maintenu la tête de l’enfant hors de l’eau jusqu’à ce qu’un policier l’aide à le sortir du lac. Malheureusement, le sauveur a été ensuite entraîné par le courant. Secouru après vingt minutes, il a été amené à l’hôpital dans un état critique et y est décédé deux jours plus tard. Il était père de deux enfants et son épouse est enceinte. Son sacrifice a été salué par plusieurs journaux israéliens.
23 août 2020
Un Dieu qui aime et qui peut en souffrir
Car s'il est indifférent [à Dieu] que je l'aime ou non, c'est que mon être lui importe peu ! Le sien lui suffit. Mais contradictoirement : celui qui aime ne se suffit pas. (70)
Dieu ne souffre pas parce qu'il aime ; il aime parce qu'il souffre. La souffrance est « tellement essentielle à la nature de Dieu qu'elle est la source même de son amour ». S'il n'en était pas ainsi, Dieu nous offrirait un « amour à bon marché ». (73)
François Varillon, La souffrance de Dieu, Le Centurion 1975.