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Saint Charles de Foucauld


Oh! que je me réjouis de cette canonisation. Voilà Charles de Foucauld, décédé en 1916, enfin proclamé saint. Il y a longtemps que je l’attendais et, après tout, peu importe pourquoi cela a traîné. Ce dimanche 15 mai est un grand jours pour toutes les familles religieuses qui s’inspirent de lui est pour tous les chercheurs de Dieu.

Charles de Foucauld, c’est le modèle « converti ». Il a vu le jour en 1858, dans une famille fortunée de Strasbourg. A cinq ans, il perdit sa mère, puis son père. Le milieu familial était chrétien, mais à l'âge de seize ans, il s’est débarrassé de la foi. Il vivra douze ans sans elle, dans une vie de désordre qui rappelle le célèbre enfant prodigue.

Homme non seulement fêtard – il avait dû quitter l’armée pour inconduite notoire – mais audacieux, il fut le premier à explorer le Maroc, royaume interdit d’accès à l’époque. Là, il fut touché par la foi des musulmans. L'univers religieux se réveilla en lui. Les croyants, quelles que soit leur religion, peuvent être, les uns pour les autres, des signes sur le chemin de Dieu.

De retour à Paris, pour rédiger ses carnets de voyage, il se mit à aller à l'église, sans croire, ne se trouvant bien que là, y passant de longues heures à répéter cette prière : « Mon Dieu, si Vous existez, faites que je Vous connaisse. » Aujourd’hui, l’agnosticisme est à la mode, mais il est souvent plus paresseux que passionné.

Sa cousine Marie de Bondy, un « ange terrestre », dira-t-il, l’accompagnait dans sa réflexion. C’est l’abbé Huvelin qui l’aida à achever son travail de conversion. Alors que Charles sollicitait une rencontre avec lui, simplement pour causer religion, l'abbé lui dit, tout de go : « Mettez-vous à genoux, confessez-vous à Dieu ; vous croirez. – Mais je ne suis pas venu pour cela, protesta-t-il. – Confessez-vous », répéta le prêtre. Il s'agenouilla et confessa toute sa vie. Ce jour-là, il ne reçut pas seulement la rémission de ses péchés, mais il retrouva la foi. Il faut un peu d’humilité pour trouver Dieu !

Humilité. Une phrase de l'abbé Huvelin l’avait bouleversé : « Notre Seigneur a tellement pris la dernière place que personne n'a pu la lui ravir. » Charles cherchera sa voie chez les Trappistes, en France et en Arménie, puis se rendit à Nazareth où il fut simple jardinier au service des sœurs clarisses, occupant un petit logement de pauvre. Frère Charles de Jésus, comme il se faisait appeler, voulait imiter la vie cachée de Jésus. À la dernière place.

À quarante-deux ans, il fut ordonné prêtre et embarqua pour Alger. A Nazareth, il voulait imiter Jésus presque matériellement. Maintenant, vivant de son Esprit, il voulut aller à la rencontre des hommes. Habillé à la manière indigène, il vécut en ermite dans le Hoggar, le Sud-Ouest algérien, seul chrétien dans ce monde musulman. Il entretenait de bonnes relations avec les Touaregs et rédigea des ouvrages dans leur langue. Victime des querelles entre différents clans, il fut abattu sauvagement dans sa chapelle.

Le frère Charles de Jésus était devenu le Frère universel. Sa postérité sera féconde, lui qui n’eut aucun disciple durant sa vie. Saint Charles de Foucauld, priez pour nous !

Charles Delhez s

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