
Laissons-nous surprendre !
Noël s’annonce par ces illuminations qui transforment nos villes et villages et l’ intérieur
de nos maisons. C’est la fête de la naissance d’un bien étonnant roi ! Quel
empereur se ferait-il représenter tout fragile dans les bras de sa maman ? Ou dans
son berceau ? Les portraits des rois terrestres sont revêtus des attributs de leur puissance
pour qu’on se souvienne ainsi d’eux. Quant à Jésus, il se présente dans une
mangeoire d’animaux ou sur une croix. La fragilité de la naissance et l’apparent
échec final. La fragilité d’un enfant qui n’a pour force que les bras qui l’accueillent,
la nudité de l’amour qui n’a plus que lui-même à offrir sur une croix.
Ce Jésus est, selon les chrétiens, l’ image que Dieu donne de lui-même. Lui que nul
n’a jamais vu nous montre son visage et entre dans l’histoire humaine. Il se laisse
toucher par nous. Il lui arrive quelque chose auquel il n’est pas insensible. Il ne
vient pas nous donner des leçons mais tout simplement prendre chair. Il n’est pas
le lointain insaisissable, ni le grand absent de nos tragédies, mais il fait route avec
nous, discrètement, fidèlement. Il n’est pas moins Dieu que ce que l’on pensait, il
l’est autrement.
Joyeux Noël !
Père Charles