Cette année, pour la rentrée scoute de la 26e de Blocry, l'Unité dont je fais partie, nous avons choisi le thème de temps. Le temps est la condition de la liberté, il demande de la patience, ce mot qui rime avec espérance !
Voici le poème que, comme chaque année, j'ai rédigé pour la messe du matin et l'animation spirituelle de midi.
Le temps coule trop vite !
Non, je n’ai pas le temps !
Oui, quand j’aurai le temps !
Mais laisse-moi le temps !
Et pourtant,
Le temps, c’est maintenant !
Le temps de l’émerveillement
Au cœur de mère-nature,
Le temps seul avec toi
pour te découvrir ou pour prier
Le temps avec les autres,
pour t’en faire des amis
Le temps à donner
à celui à qui on ne pense jamais
Le temps pour construire demain
Comme on bâtit une cathédrale
Le temps pour se souvenir des beaux moments
Et celui qu’il faut pour pardonner.
Le temps pour faire des projets
Et celui de la patience pour les réaliser
Le temps pour donner ses chances à demain.
Le temps est en toi, à chacun de tes pas !
Grand Koudou
« Le temps, on l'aime pas trop, il n'en fait qu'à sa tête, il fait jamais ce qu'on lui demande. On voudrait avoir le temps, mais il s’échappe de nos montres, de nos sabliers, de nos smartphones. Il est immense, magique, mystérieux et ressemble à un animal sauvage à apprivoiser. Il faut accepter qu’il soit libre et prendre le temps de le découvrir. Montons sur son dos pour partir avec lui à l’aventure ! » Signé Ondatra (Raphaël Dachelet), ancien chef de la 26e venu témoigner au cours de cette animation.
Et voici l'histoire que j'ai racontée.
Tire la corde !
Un jeune étudiant, qui rêvait de devenir le plus savant des hommes, entendit un jour parler d’un vieux sage qui vivait aux confins du royaume. Il était, paraît-il, le plus savant de tous et n’en continuait pas moins à pratiquer son métier de forgeron. Cela troubla tant le jeune homme qu’il se mit aussitôt en chemin. Emportant son bâton de pèlerin, il quitta parents et amis pour rejoindre la ville du grand sage.
Son voyage dura des mois et lui enseigna sans doute plus de choses qu’il n’en avait apprises dans les livres. Lorsqu’il trouva enfin l’étroite boutique, il se jeta aux pieds du vieil homme.
- Que désires-tu mon fils ? demanda le forgeron.
- Apprendre de toi la sagesse.
Pour toute réponse, le forgeron lui tendit la corde qui actionnait le soufflet de la forge et lui dit :
- Tire la corde.
Et, du matin au soir, le jeune homme tira la corde. Les jours suivants, il tira la corde. Des semaines. Des mois.
Au bout d’un an, il osa demander :
- Maître, je voudrais apprendre…
- Tire la corde, ordonna le forgeron en poursuivant son travail.
De nouveaux mois passèrent. Le jeune homme n’osait plus questionner.
Mais, au bout de cinq ans, ce fut le maître qui lui adressa la parole :
- mon fils, tu peux retourner chez les tiens.
- Mais maître, expliqua son disciple, je veux apprendre. Enseigne-moi !
- Alors, tire la corde, répondit le forgeron !
Cinq nouvelles années passèrent, cinq années de silence et de dur labeur.
Le disciple semblait avoir oublié la raison de sa venue. Ce fut le maître qui revint lui parler :
- Mon fils, tu peux à présent retourner chez les tiens. Toute la sagesse du monde est en toi. Je t’ai enseigné la patience.
Et il se remit au travail.
Le disciple boucla son baluchon et il reprit le chemin de son village, le sourire aux lèvres.
Conte du Moyen-Orient – Les philo-fables, p. 101 à 103.
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