
C’est étonnant, mais le peuple d’Israël a mis longtemps à croire à la résurrection des morts. Les Egyptiens et Socrate croyaient déjà à l’immortalité de l’âme. Pour les Juifs, l’important c’était l’ici et maintenant. Et Dieu récompense, ici et maintenant ceux qui respectent la Loi. Mais quand on respecte la loi, voyez les sept frères sont mis à mort pour respecter la Loi. Et Job, il respecte la Loi et se retrouve sur son fumier. Et plus fort encore, Jésus, l’amour jusqu’au bout, fidèle à son Père se retrouve sur une croix, et ses disciples se retrouveront aussi sur une croix. La doctrine de la rétribution, Dieu qui rend le bien pour le bien ici-bas même, ça ne marche pas.
C’est petit à petit que le peuple juif réalise que Dieu donne la vie par-delà la mort. On croit en Dieu parce qu’on croit qu’il est fidèle. Croire que Dieu ne peut pas nous laisser tomber. Moïse qui a donné cette loi du lévirat (cfr. L’histoire de la femme aux sept maris, Luc 20.27-40) parle du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Dieu est fidèle dans son alliance. Et nous pouvons ajouter nos parents, tous ceux qui nous ont transmis cette foi. Un Dieu qui traverse l’histoire, le temps, un Dieu fidèle au long des siècles. Le Dieu des vivants qui fait vivre par-delà la mort. Nous voulons être comme le reflet de Dieu en faisant vivre les autres. Ne sommes-nous pas mortels pour les autres, nous leur pompons l’air, nous créons l’enfer pour les autres ? Plutôt que de faire vivre les autres, ne nous arrive-t-il pas de les faire mourir ? L’enfer existe-t-il ? On pourrait répondre qu’on le fait nous-mêmes pour les autres.
De qui sera l’épouse de l’évangile d’aujourd’hui ? La loi du lévirat (épouser la femme de son frère décédé qui n’a pas eu d’enfant), c’est un problème de reproduction, il faut qu’il y ait une descendance. Mais dit Jésus, le ciel n’est plus un problème de reproduction, c’est la vie en plénitude. N’appliquez pas les règles de l’ici-bas à l’au-delà. Cette femme sera capable d’aimer chacun de ses 7 maris de manière unique.
Dans le couple nous apprenons à aimer et c’est la voie normale et c’est le noyau qui élargit l’espace de la tente à la famille.
Le ciel c’est l’universalité de l’amour que nous apprenons peu à peu par l’amitié, l’amour conjugal et toutes les autres formes. Le célibat consacré est le signe de cette dimension universelle à l’exemple de Dieu qui aime tous les hommes.
J’en reviens à la première lecture où sept jeunes sont prêts à donner leur vie pour leur religion. Pour quoi sommes-nous prêts à donner notre vie ? qu’est ce qui donne sens à notre vie ? Connaissez-vous beaucoup de gens qui aujourd’hui sont prêts à donner leur vie pour leur foi en Jésus Christ ? C’est manifestement passé de mode. Quelle est donc notre échelle de valeurs ? N’est-ce pas que la société économique tourne rond. Mauvaise nouvelle, nous avons fait moins que 0.1% de croissance du PIB. Quand j’ai un choix à faire, qu’est ce qui passe avant tout ? C’est la question que me pose la première lecture. On ne serait plus prêts à donner notre vie pour la messe du dimanche ? En France on parlait des TALA, ceux qui vont-a la messe. Le dimanche. Voir l’article dans Dimanche où Christophe Cossement déclare qu’il a 0.5% de pratiquants dans ses 20 paroisses. Les Talas est une espèce en voie de disparition.
Notre religion est passée du ritualisme à un art de vivre en reconnaissant la dignité de chaque personne. Pierre m’a raconté qu’il a dépassé en auto un homme chargé de vieux paquets, il a fait demi-tour et l’a invité à monter, il ne sentait pas bon. Pierre a parlé avec lui et a reconnu la dignité de cet homme tout en confessant qu’il n’a pas eu l’audace de l’inviter chez lui.
Respect de la vie et l’amour comme première règle.
Pourquoi sommes-nous prêts à donner notre vie ? Qu’est-ce qui passe avant tout ?
Nous ne pouvons pas croire en un Dieu qui pourrait abandonner ceux qui lui ont été fidèles ! Nous croyons en un monde nouveau où tous les écrasés, les humiliés seront reconnus et où Dieu remettra les plateaux à niveau. Notre foi ouvre un horizon d’un Dieu de fraternité universelle.
Notes prises par Philippe DG