Homélie du Dimanche 27 avril

SENS DE L’ ASBL PÔLE.BLOCRY

(Notes prises sur la base de l’homélie du P. Charles Delhez du dimanche 27 avril 2025)

Il a été demandé par la paroisse d’approfondir le sens du Pôle.Blocry, communément appelé « béguinage ». Les lectures de ce dimanche 27 avril se prêtent bien à pareil approfondissement, car elles parlent de la communauté rayonnante comme étant l’essentiel, le beau fruit rouge de la Pâques de Jésus :

• Les apôtres rayonnent dans le temple (Acte des Apôtres, 5 12-16) ;

• Lettre aux sept églises dans le bassin méditerranéen (Apocalypse, 1,9-11a.12-13.17-19) ;

• La chance de Thomas d’être resté fidèle à la communauté, malgré ses doutes (Jean 20,19-31).

On peut tout d’abord relever que la résurrection de Jésus échappe aux sciences historiques et qu’il n’y a aucune preuve historique de celle-ci.  Dans l’évangile, on ne nous montre pas Jésus en train de ressusciter et on nous parle seulement d’apparitions et encore… même pas aux opposants tels que Pilate ou Caïphe, mais à ceux qui ont commencé un chemin avec Lui.

Le signe de Pâques : la naissance d’une communauté

Le signe de Pâques, c’est cette naissance improbable d’une communauté composée de gens ordinaires et même poltrons, renégats… mais qui ont vécu à un moment donné une expérience décisive, une rencontre avec Jésus Vivant : « Nous avions fui. Il est vivant. Il nous rassemble ».

Les communautés naissent et grandissent très rapidement en gardant chacune leur identité et leurs caractéristiques, mais en étant en communion les unes avec les autres. A titre d’exemple, on peut citer le fait que Paul organise une collecte dans le bassin méditerranéen au profit de la communauté de Jérusalem qui subit une famine.

Et cette communauté faite d’une multitude de communautés va grandir très rapidement et compte aujourd’hui 1,400 milliard de membres dans le monde.

Elle représente aussi un nouveau type d’humanité et porte un message : la vie a un sens et nous n’allons pas vers le néant. Et puis, l’amour ! Il est plus fort que la mort, même s’il lui faut parfois passer par des chemins de mort, un peu comme l’arbre qui perd ses fleurs en avril pour porter des fruits en septembre.

L’essentiel de cette première église et de la vie

Ce qui fait la première église, ce ne sont pas des rites ou des dogmes, mais la fraternité qui règne entre ses membres : « Voyez comme ils s’aiment », disait-on des premiers chrétiens.

L’essentiel de la vie, c’est les relations que nous tissons et dans lesquelles les laissés-pour-compte ont la première place.  

Cette fraternité en ce y compris et en priorité pour les plus petits, le pape François l’a illustrée tout au long de sa vie et jusque dans l’organisation de ses funérailles au cours desquelles des Sdf et des prisonniers ayant obtenu l’autorisation de sortir pour assister aux funérailles étaient présents.

Il s’agit donc d’être une Église qui sort et qui va dans le coude-à-coude avec tous les hommes de bonne volonté pour changer le monde.

Une Église en pleine mutation

Aujourd’hui, cette Église en mutation ne règne plus.  Elle est là, presqu’invisible avec des laïcs qui y prennent de plus en plus de place. On ne peut que s’en réjouir.

Quand on demande au théologien Christoph Théobald de résumer le pontificat du pape François, il dit qu’il a mis en place une nouvelle manière de gouverner, une nouvelle façon d’être berger du peuple des chrétiens. Ainsi et même si cela ne fait pas la une des journaux, François a nommé une femme à la tête d’un ministère où auparavant, seuls les évêques étaient nommés.

Cette manière de gouverner que l’on peut appeler « synodalité » est une véritable révolution : une coquille vide, mais dans laquelle on peut mettre tellement de belles choses. Et c’est à nous de le faire !

A titre d’illustration, voici quelques citations :

De la crise actuelle sortira l’Église de demain, une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra repartir de zéro. […]  En tant que petite société, elle sera amenée à faire beaucoup plus souvent appel à l’initiative de ses membres. Joseph Ratzinger, 1971.

« J’invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes d’évangélisation de leurs propres communautés ». Pape François

« Une évolution est en cours, mais nous ne pouvons pas mettre à la poubelle le principe des paroisses et de leur présence territoriale. […] On ne pourra plus tenir le quadrillage tel qu'on le connaît. On va évoluer vers des pôles à partir desquelles on pourra rayonner. […]  La réflexion s'élaborera avec les communautés locales et ne pourra tomber d'en haut » a pu déclarer Mgr Terlinden à La Libre Belgique lors de sa nomination.

Dans le journal Dimanche du 20 avril : Mgr Terlinden est interviewé et se réjouit de voir de nombreux « lieux où se développent des communautés vivantes et rayonnantes qui sont les moteurs de l’annonce de l’Évangile ».

C’est précisément dans cette ligne-là que la communauté de Blocry a décidé de se situer : AEP, AOP, Fabrique, tous nous ramons dans le même sens.  

Des frémissements positifs de cette Église de demain

Un peu partout des signes positifs émergent : naissance de petites communautés d’un genre nouveau, explosion de jeunes qui veulent faire carême, explosion du nombre de baptêmes d’adultes.

Alors qu’un monde s’écroule, quelque chose de nouveau est donc en train de naître…

Serons-nous de ceux-là qui vivront les frémissements positifs ? A nous de continuer dans cette voie et nous y sommes d’autant plus poussés que  dans notre paroisse, nous avons la chance d’avoir déjà deux demandes de baptêmes d’adultes pour l’année prochaine.

En conclusion, le Pôle.Blocry 

Le Pôle.Blocry, ce n’est pas pour nous que nous le souhaitons. C’est pour rayonner, pour qu’il reste des lieux où l’évangile est vivant et donne envie à des personnes de nous rejoindre et d’être pasteurs les uns des autres.

Huguette Dardenne