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Homélie du dimanche 13 février 2022



Dans l’épître Saint-Paul proclame que le Christ est ressuscité. De là, la question de savoir où il est présent : dans nos cœurs, dit un enfant – dans la Parole et dans l’eucharistie – dans la communauté — dans les pauvres…

Jérémie trace deux voies, celle de la vie et de la mort, celle du bonheur et du malheur- à chacun de nous de faire notre choix. Nous retrouvons ces deux voies dans les béatitudes de Luc.

Il y a deux dimanches nous avons entendu l’évangile où Jésus, dans la synagogue de Nazareth, avait lu : « l’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a consacré par l’onction, il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres… » Les béatitudes de Luc sont plus percutantes que celles de Matthieu, et j’avoue avoir un petit faible pour celles de Luc. Chez Matthieu c’est un peu le portrait de celui qui habite le Royaume, c’est aussi celui de Jésus, pauvre, insulté.

Luc dit clairement ‘vous’ les pauvres, ‘vous’ qui pleurez. Jésus signifie bien qu’il est venu pour nous et qu’il met le monde à l’envers, dans le bon sens pour VOUS les pauvres. Et il emploie un pluriel, pas une petite spiritualité pour moi tout seul, mais « vous le peuple des pauvres qui habitez déjà le Royaume. » Pas de ceux, malheureux soient-ils, qui amassent pour eux-mêmes. Mais de ceux qui tissent des liens qui demeurent, et pas simplement un monde spiritualisé suggéré par Matthieu. Jésus dit qu’il y a des pauvres qui n’ont pas ce qu’il faut pour vivre et d’autres, et nous en faisons partie, qui ont trop. Nous sommes une communauté de partage et nous savons très bien que nous pouvons toujours faire plus pour que le monde soit à l’envers. Attention, nous dit le pape François, à une spiritualité qui nous caresse l’âme, qui nous fait du bien. Mais est-ce que cela change le monde ?

À travers toute la Bible, il y a cette réflexion typique qu’il y a deux chemins. Quelle est notre cible ? On n’aime plus abuser du mot péché. La racine grecque d’hamartanô peut signifier : manquer sa cible, ce qui reviendrait à dire que c’est une maladresse. « Excusez-moi, je n’ai pas bien visé ! » Mais la Bible est écrite en hébreu et le mot traduit par hamartanô est bien plus fort et évoque la faute, le manquement, le tort.

Aujourd’hui, les lectures nous invitent à choisir la bonne cible, faire un choix conscient. Il y a bien deux chemins et nous sommes libres de notre choix. Nous sommes tout aussi capables d’atteindre la mauvaise que la bonne. C’est à nous de choisir laquelle nous visons. L’évangile d’aujourd’hui nous invite à réfléchir et à nous poser la question « où vas-tu chercher ta consolation ? »

Plusieurs exemples de choix dans l’Évangile. Le jeune homme riche accomplit les commandements, et Jésus l’appelle à tout vendre et à le suivre, mais il s’en va tout triste. Marie dans le Magnificat dit bien « il renvoie les riches les mains vides ». La parabole du riche et du pauvre Lazare montre bien que les rôles sont inversés auprès d’Abraham.

Jésus, avec les béatitudes de Luc, donne une utopie, c’est-à-dire le monde tel qu’il le rêve. Nous voyons que beaucoup de choses ne fonctionnent pas, et comme disait Hubert Reeves « on va droit dans le mur. » Jésus dessine un autre monde, c’est celui-là qu’il vient inaugurer.





Résumé de l’homélie sur base des notes prises par Philippe De Groote.



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