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Épiphanie, chemin spirituel

Synthèse de l’homélie du Pape François, 6 janvier 2023


1. Chez les Mages, au début, il y a ceci : l’inquiétude de celui qui s’interroge. Habités par une nostalgie poignante d’infini, ils scrutent le ciel et se laissent émerveiller par l’éclat d’une étoile qui représente la tension vers le transcendant qui anime le voyage des civilisations et la recherche incessante de notre cœur. Une question : Où est celui qui qui vient de naître?


a. Le chemin de la foi commence lorsque, avec la grâce de Dieu, nous faisons place à l’inquiétude qui nous tient éveillés ; lorsque nous nous laissons interroger, lorsque nous ne nous contentons pas de la tranquillité de nos habitudes, mais que nous nous mettons en cause dans les défis de chaque jour ; lorsque nous cessons de rester dans un espace neutre et décidons d’habiter les espaces inconfortables de la vie, faits de relations avec les autres, de surprises, d’imprévus, de projets à accomplir, de rêves à réaliser, de peurs à affronter, de souffrances qui creusent notre chair.

b. Alors montent de nos cœurs ces questions qui nous ouvrent à la recherche de Dieu : où est le bonheur pour moi ? Où est la pleine vie à laquelle j’aspire ? Où est cet amour qui ne passe pas, qui ne faiblit pas, qui ne se brise pas, même devant la fragilité, les échecs et les trahisons ? Quelles sont les opportunités qui se cachent dans mes crises et mes souffrances?

c. Les “tranquillisants de l’âme”, des substituts pour calmer, pour calmer nos inquiétudes et éteindre ces questions ; des produits de consommation aux séductions du plaisir, des débats spectaculaires à l’idolâtrie du bien-être. Nous essayons souvent de mettre notre cœur dans le coffre-fort du confort. Dieu, en revanche, habite nos questions inquiètes ; en elles, nous « le cherchons comme la nuit cherche l’aurore… Il est dans le silence qui nous trouble devant la mort et la fin de toute grandeur humaine ; il est dans la soif de justice et d’amour que nous portons en nous ; il est le saint Mystère qui vient à la rencontre de la nostalgie du Tout Autre, nostalgie de la justice parfaite et consommée, de réconciliation et de paix » (C.M. Martini)


2. Le risque du cheminement. « Leur pèlerinage extérieur- a dit Benoît XVI – était une expression de leur cheminement intérieur, du pèlerinage intérieur de leur cœur. »

a. Ils s’aventurent dans un voyage risqué qui ne prévoit pas à l’avance de routes sûres ni de cartes définies. Ils veulent savoir qui est le Roi des Juifs, où il est né, où ils peuvent le trouver. Ils demandent à Hérode : les Écritures. Les Mages sont en marche.

b. Depuis Abraham qui se met en route vers une terre inconnue jusqu’aux Mages qui se déplacent derrière l’étoile, la foi est une marche, la foi est un pèlerinage, la foi est une histoire de départs et de nouveaux départs.

c. Nous ne pouvons pas enfermer la foi dans une dévotion personnelle ni la confiner entre les murs des églises, mais il faut la porter dehors, la vivre dans un cheminement constant vers Dieu et vers les frères.

d. Suis-je en train de marcher vers le Seigneur de la vie, pour qu’Il devienne le Seigneur de ma vie ? Jésus, qui es-Tu pour moi ? Où m’appelles-Tu à aller, que demandes-Tu à ma vie ? Quels choix m’invites-Tu à faire pour les autres ?


3. Enfin, l’émerveillement de l’adoration.

a. Le but de toute chose n’est pas d’atteindre un objectif personnel ni de recevoir de la gloire pour soi-même, mais de rencontrer Dieu et de se laisser embrasser par son amour, qui fonde notre espérance, qui nous libère du mal, qui nous ouvre à l’amour des autres, qui fait de nous des personnes capables de construire un monde plus juste et plus fraternel.

b. Adorons Dieu et non notre moi ; adorons Dieu et non les fausses idoles qui nous séduisent par le charme du prestige et du pouvoir ; avec le charme des informations erronées ; adorons Dieu pour ne pas nous incliner devant les choses qui passent et les logiques séduisantes mais vides du mal.


Frères et sœurs, ne laissons pas s’éteindre en nous l’inquiétude du questionnement ; n’arrêtons pas notre marche en cédant à l’apathie ou au confort ; et, rencontrant le Seigneur, abandonnons-nous à l’émerveillement de l’adoration. Alors nous découvrirons qu’une lumière éclaire même les nuits les plus sombres : c’est Jésus, c’est l’étoile radieuse du matin, le soleil de justice, l’éclat miséricordieux de Dieu, qui aime tout homme et chaque peuple de la terre.

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