Il y a quelques années j’étais en montagne avec un groupe de jeunes et à brûle-pourpoint une fille m’a demandé : « Souhaiterais-tu être un saint ? » J’ai répondu oui. Après réflexion, aujourd’hui je dirais plutôt : « Oui, j’aimerais être saint, mais pas sans toi, sans vous, pas sans tous. » Il est intéressant de réaliser que Pierre et Paul sont fêtés le même jour. C’est pareil pour la fête des Servites de Marie : les 7 Fondateurs sont fêtés ensemble.
Jadis, il y avait une tendance à mettre les gens sur un piédestal. Mais sainte Thérèse de Lisieux, quand elle priait, disait : « Seigneur je te demande qu’à travers le témoignage que je veux donner, tous viennent à toi. » Elle s’inspirait du Cantique des Cantiques : « Attire-moi et nous courrons à l’odeur de tes parfums ».
Je pense à Jean Vanier, j’aurais été heureux qu’il soit proclamé saint, mais nous savons aujourd’hui qu’il n’en sera rien. Le père Thomas, son directeur spirituel, mort avant lui et qui a aussi commis des abus, a eu sa sépulture à côté de la chapelle de l’Arche : on avait commencé à le mettre sur un piédestal. Mais, cette année-ci son corps déplacé.
Il est dangereux de mettre quelqu’un sur un piédestal.
Quand Jésus eut multiplié les pains, il s’est enfui dans la montagne pour prier parce que le peuple voulait le faire roi. Le danger de se croire supérieur aux autres est énorme. Et lorsque nous rendons un culte aux saints, il ne faut pas se tromper.
La seule personne dont nous sommes sûrs qu’il est saint c’est le bon larron auquel Jésus a dit : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».
Dans la deuxième lecture il est dit que lorsque nous serons au ciel, nous serons semblables au Seigneur, nous le verrons face à face. Nous serons tous semblables sans hiérarchie.
Souvenons-nous de la déclaration de Pierre : « Si tous t’abandonnent, moi je ne t’abandonnerai pas. » Après sa résurrection, Jésus a demandé à Pierre « M’aimes-tu plusque ceux-ci ? » puis, simplement : « M’aimes-tu ? » Pierre a reçu le pardon de Jésus. Et nous tous, nous sommes des pécheurs pardonnés, sanctifiés. La sanctification elle est pour tous. Que l’on soit formidable ou pas.
Le but de notre vie est la sanctification et c’est une progression qui est offerte à tous.
Les Béatitudes sont comme huit portes d’entrée au ciel.
Il y en a une que nous célébrons dans chaque Eucharistie qui nous rassemble, c’est la communion. Dans le Credo nous confessons la communion des saints. Ce qui signifie que nous sommes unis les uns aux autres, sans distinction, et tous sanctifiés par Dieu.
Dans le Gloria nous disons « Car toi seul est saint avec le Saint Esprit ». Seul/Avec, nous sommes infiniment personnalisés mais avec tous.
Résumé de l’homélie du père Michel Bacq sur base des notes prises par Philippe De Groote
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